Un gros morceau de VTT ce weekend puisque se déroulait la GeObike 2k11, au départ du village Le Rozier, sur la commune de Mostuéjouls. Il s’agit bien de l’épreuve ULTRAVTT la plus longue en France, avec ses 240 km et 5500m de D+ à avaler en moins de 30 heures. Organisée par Loran et la Maison des Accompagnateurs d'Aguessac; c’est une épreuve qui se déroule sur 4 départements et 23 communes,
depuis Les Vignes en Lozère jusqu’à Navacelles dans l’Hérault en passant
par l’Aveyron et le Gard. Le tracé permet aux pilotes de traverser
le Causse Noir et le Plateau du Larzac, de découvrir le majestueux Cirque de
Navacelles et de partir à l’ascension du Pic St Guiral, à 1366m d’altitude ainsi que le Col de la Caumète à 1440m. La longue descente sur Meyrueis sera un
véritable moment de plaisir avant de terminer ce challenge par la
traversée du Causse Méjean pour finir par les Gorges du Tarn.
Je me suis donc embarqué dans ce raid avec Louis, alias "LaLouize", et son pote Didier, alias "El Jeffe". Je ne vais pas décrire tout le parcours car ce serait bien trop long, voici plutôt les moments que je retiendrais de cette "aventure humaine" (© Lalouize) :
- le gros repas du vendredi soir au gîte
- l'appréhension et le petit stress au matin du départ quand je vois des mecs qui ont de l'expérience en raid aventure, qui déballe tout le matos de pro
- le briefing de Loran qui décrit le parcours et nous annonce qu'on va "en chier"
- le départ de l'épreuve à 10 heures
- la barre des 50km et qu'il en reste encore presque 200 à rouler
- la vue sur le village de la Roque Ste Marguerite au fond de la vallée de la Dourbie
- les paysages désolés et arides du Plateau du Larzac, la chaleur ambiante, 30°C en plein soleil facile
- le passage sur l'ancienne voie de chemin de fer avant d'arriver à La Couvertoirade, vestige d'un temps révolu
- le survol des concurrents par un autogire qui fait des prises de vue aériennes
- la pause à la terrasse d'un café à La Couvertoirade, je commande un croque-monsieur (j'aurais dû en prendre deux) à 15 heures avec un coca et un café, séance photo et défilés des vététistes "oranges" de Sussargues qui se cherchent dans le village.
- le super single ludique et technique avant Le Caylar.
- la grosse descente monotrace après St Maurice de Navacelle, pour redescendre au bord de la Vis. Excellente avec ses pierres, ses épingles, des passages où il faut engager, un bon souvenir avec le soleil couchant qui éclaire les falaises en face des gorges de la Vis.
- le sentier GR7 qui longe la Vis, le long de la canalisation d'eau avant d'arriver par une autre belle descente caillouteuse sur le village de Navacelles et le passage au km 100.
- le single des Gorges de la Vis au clair obscur, extra, tout en relance, des petites bosses, des petites marches, des racines, un peu de franchissement, des virages variés. Usant mais top.
- le petit SMS de Loran qui prévient de l'arrivée du
premier concurrent au refuge n°1 à 18h25, il nous a mis déjà 30 km dans
la vue
- une frayeur au km 110 quand je ressens une amorce de crampe dans le mollet droit, due à un manque d'hydratation. Je buvais pourtant pas mal, mais apparemment pas assez, et la forte chaleur de l'après midi a fait le reste. Il reste encore 130 km à parcourir, je me pose vraiment la question, à savoir : vais-je aller au bout?
- l'allumage de la frontale à Vissec, ça y est il fait nuit
- le bon gros poussage de nuit de 150m de D+ qui fait mal dans un sentier étroit et plein de caillasses avant de rejoindre Régagnas
- l'arrivée au refuge n°1 vers 21h30, soit 3 heures après le premier concurrent! On se restaure et nous nous reposons une heure. Loran nous offre une soupe aux lardons qui fait vraiment du bien. Je mange à tous les rateliers, je finis la salade de riz de Didier, mange un bout de brownie de Sophie. Ambiance décontractée, mais on voit que les organismes sont fatigués. Loran nous prévient que le plus dur est maintenant à venir.
- le départ du refuge n°1 à 22h30 fait mal aux fesses et à la tête, il fait nuit noire, il fait froid, et il faut attaquer l'ascension du Pic Saint Guiral à 1366m. On aura pris 1000m de D+ sur les 30 derniers km une fois arrivés en haut
- la descente dangereuse du St Guiral dans la nuit, avec des gros pierriers, quelques frayeurs mais pas de chutes, l'éclairage pas top en ce qui me concerne me fait serrer davantage les freins.
- km 130 : une branche a eu la mauvaise idée de se jeter dans ma transmission et de briser ma patte de dérailleur. Dépannage à 2h du matin dans les bois dont je me serais passé.
- les 10 bornes de grimpette après Dourbies, ça n'en finit plus de monter, le sentier est étroit on voit les lumières de la ville en bas, mieux vaut ne pas tomber là. Passage au Col des Ubertes.
- l'arrivée au refuge n°2 au gymnase de Camprieu au km 150. Il est 3 heures du matin. Pas grand monde, certains concurrents sont déjà repartis, d'autres dorment dans un coin. Nous mangeons un morceau, on change de tenue. L'odeur de mes chaussettes et de mes chaussures me feraient presque vomir, ça fait 17 heures que mes arpions n'ont pas vu le jour, l'idée de les jeter à la poubelle me traverse l'esprit.
- le couchage dans mon duvet à même le ciment, la tête calée par mon sac à dos. Je ne dormirais pas vraiment car je me suis levé deux fois pour aller uriner, et le ciment, c'est froid. Ce fut toutefois une sieste réparatrice, malgré le réveil à 6 heures du matin...
- départ du refuge n°2 vers 7 heures, on rallume les frontales car le soleil n'est pas encore vif en sous bois, le single du départ est bien casse pattes, il faut y aller tranquille pour grimper jusqu’à la Maison de l'Aigoual avant de poursuivre sur une piste, direction le Col de la Caumète 1400m. Ouf enfin en haut, je n'ai pas grand chose dans le ventre, seulement quelques barres dans l'estomac, il me tarde de redescendre.
- la descente technique sur les crêtes en direction de la Croix de Fer est extra, je l'avais faite auparavant avec la GTMC, je confirme qu'elle est mieux à rouler sans un sac de 12kg sur le dos ^^. Le soleil se lève, c'est le petit matin, les paysages sont magnifiques, on aperçoit Camprieu en bas.
- le petit sentier avant d'arriver à Meyrueis avec les petites passerelles était sympa, les chasseurs n'ont pas du apprécier notre passage, mais bon, sans rancune...
- km 174 : la pause petit déjeuner à Meyrueis à 9h15. Quoi de mieux qu'un pain au chocolat, une quiche lorraine et un café pour attaquer la journée ^^? On se pose à la terrasse d'un bistrot pour déjeuner et on achète de quoi manger pour midi avant de repartir.
- la remontée par la route sur le Causse Méjean est llllooooooooooooooongggguueeee, ça n'en finit pas, on prend pas mal de D+. Les paysages sur les Gorges de la Jonte sont tout simplement magnifiques
- les superbes paysages du Causse, les colonies de vautours qui tournoient dans le ciel, les petits villages typiques perdus au milieu de nulle part, la gentillesse du couple de petits vieux qui nous ont ravitaillé en eau à Hyelzas (km 190)
- le sale moment passé à faire les sangliers dans les fourrés de buis quand on a fait une erreur de navigation. Je me suis bien rayé les bras et les jambes et même le bout du nez!
- le single après le village Les Horts en direction de Saint Pierre des Tripiers. Un poussage dur pour les jambes aussi à cet endroit.
- la pause déjeûner à Cassagnes où l'on dévore les parts de pizza achetées le matin, ça fait du bien au bonhomme
- le passage au km 200 qui fait du bien au moral
- les paysages superbes donnant sur les Gorges du Tarn
- la descente vers le Tarn par la route à fond, tirage de bourre entre nous
- les 12 derniers km sur le superbe single en corniche qui domine le Tarn, tout en relances, des virolos qui s'enchaînent, je suis cramé mais je lâche tout pour profiter au max
- l'arrivée au Pont du Rozier avec une heure d'avance avant la fin de l'épreuve, ouf!
- la satisfaction et le plaisir de se dire qu'on la fait
Bref tout ça pour dire que ce fut une superbe aventure, avec des hauts et des bas, la peur de ne pas finir, le mal aux fesses (merci à la crème anti frottements), des pauses sympas, de la rigolade, de l'entraide. Je suis fier d'avoir réussi mais je ne suis pas sûr de le refaire à vrai dire.
Quelques chiffres :
- un peu plus de 19 heures sur le vélo
- 105 km de montées
- 45 km de plat
- 90 km de descente
Pour finir, un grand merci à Loran et aux bénévoles pour l’organisation et la gestion de l'épreuve.
Sacré challenge, bravo à toi pour la réussite dans ce périple.
RépondreSupprimerBravo à toi et tes compagnons de galère.
RépondreSupprimerMerci pour le partage des pix et le CR.
Respect et chapeau bas !!!
Merci Tekila de nous avoir fait partagé ta version de la Geobike. Sympa de voir ce qu'ont vécu les autres. C'était trop chouette et peut être même que je reviendrai l'année prochaine. Toi aussi?
RépondreSupprimerYann "Gros Peuneu"
PS : mon CR à moi est ici
http://www.melivelo.fr/forum/viewtopic.php?t=11070&postdays=0&postorder=asc&start=145
Resssspect !!! et Bravo !!
RépondreSupprimerBILL un pot de LaLouize
ouf! ça doit faire mal!
RépondreSupprimerc'est vraiment une superbe région, très agréable en version vacances farniente aussi!
bravo à toi et à tous les autres participants masos.
Pfffffffffffff
RépondreSupprimerUn truc de fou, un énorme bravo !
Vincent de Vichy (Dragonfly)
Felicitations mon grand!!! Chouette periple, tu nous fais partager chacune de tes emotions, et ca donne la chaire de poule! Alors bravo frero!!! Bisous. agathe
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